jeudi 10 février 2011

Merry Crisis and a Happy New Fear!

En début d'année, c'est la periode des relevés de situation, ou on vous dit combien il y a dans vos contrats, combien vos comptes vous ont coûté, et de combien les tarifs vont augmenter dans l'année. Alors pour certains, c'est une aubaine: si facile d'aller voir les clients des autres, de pleurer avec eux sur leur déficit, sur râler avec eux sur le prix des prestations ou la valeur de l'augmentation, et du coup de proposer ses propres produits et services, qui sont toujours mieux, moins cher, plus rentables. Et, oui, c'est facile. Mais ça marche que pour les clients des autres, et pas pour les moins neuneus. Pour ses propres clients, on doit défendre, à la fois contre le client ("mais moi jamais je voulais un truc qui perde de l'argent!"), contre les autres commerciaux ("j'ai eu une proposition de l'autre boite, et c'est beaucoup plus intéressant!"), et parfois contre sa propre société ("De toute façon l'an prochain ils auront fait du bénéfice, et ils viendront pas pleurer, alors...")

Alors on fait quoi? On se bat, on justifie, on argumente, on planifie, on imagine, on sort des tableaux, des rapports, des références, des interviews, des interpretations des informations du monde entier, on joue sur l'ignorance relative de tout le monde, utilisant la télé comme source de tous les mots - puisque nécessairement partiale. Et quand le commercial se dit lui même "à quoi bon? de toute façon il y aura toujours un élément de mécontentement, autant ne pas perdre du temps avec ses propres clients et aller faire des affaires avec les clients des autres...", c'est que le client s'est déjà dit "à quoi bon? de toute façon il y a toujours des pièges dans ces systèmes et ces dispositifs compliqués, autant se concentrer sur son présent et ne plus faire appel à ces societés"...

Un peu trop négatif? Sans doute. Avez vous déjà eu quatre clients pleurant sur leurs économies envolées ou leur budgétaires difficultés, la même journée?